Les Plathelminthes : des vers mis à plat ! #1 [Chronique] Vous avez dit animaux ?

Publié par Guilhaume Boo, le 6 juillet 2023   370

       Si le terme “ver”ne vous évoque que le ver de terre dans nos jardins ou le fameux qui s'échappe d’une pomme, vous êtes bien loin du compte tant la diversité qui se cache derrière ce terme est grande ! Aujourd’hui direction l’un des groupes de vers le plus important : les Plathelminthes.

 #1 Les Plathelminthes : des vers mis à plat

Présentation du groupe

      Plathelminthes vient du grec ancien platus qui signifie “large et plat” et helmins qui signifie “ver intestinal”. Désormais vous pourrez briller en société mais à éviter peut-être durant les repas de famille. L'appellation la plus courante pour ce groupe est  “vers plats”. Comme son nom grec l’indique, une certaine partie de ces animaux sont des organismes parasites, des individus qui ont besoins d'un individu hôte issus d'une autre espèce pour survivre, au dépend de cette dernière. Mais je vous rassure, pas tous. Les autres sont des animaux qui vivent librement leurs vies dans leurs environnements, on les appelles “espèces libres”. 

      Les vers plats sont divisés en classe, des sous-groupes parmi les plathelminthes, dont quatre sont les plus connus : les Rhabditophoras avec quelques espèces non-parasites, les Monogènes, les Cestodes et les Trématodes qui, pour le coup, sont exclusivement composés d’espèces parasites. Ces animaux sont terrestres ou aquatiques et possèdent environ 25 000 espèces.

Prostheceraeus roseus
Prostheceraeus roseus, Crédit : Géry Parent/ flickr

Les caractéristiques des vers plats

     La première spécificité des vers plats est sans doute la moins intuitive : il faut qu’ils aient le corps aplati. Plus sérieusement, les vers plats ont effectivement un corps plat et ondulé, notamment pour les espèces libres mobiles qui peuvent être rampantes ou nageantes. D’ailleurs ces dernières possèdent souvent des couleurs vives et très colorées comme du bleu, du vert, du orange, du rouge, tel que l’on pourrait les confondre avec des limaces de mers. La forme de base des vers plats est représentée par un corps ovale et allongé, et une tête triangulaire au bout. 

    Le corps des plathelminthes est très simple, il ne possède aucun appendice, n’a pas de squelette ni exosquelette à l'instar des insectes. De ce fait, les plathelminthes ont un corps mou et fragile ce qui peut être gênant dans la nature. Pour contrecarrer cela, les vers plats ont un super-pouvoir : ils peuvent se régénérer, mais de manière impressionnante ! Si une partie du corps d'un ver plat est sectionnée, le ver va survivre et régénérer les parties manquantes. Comme les vers ne font pas les choses à moitié, certains sont également capables de faire repousser même leur propre tête !

Le ver en profondeur

     L’anatomie des vers plats peut paraître surprenante puisqu'ils sont dépourvus de système respiratoire, ils n’ont pas de poumons et n'ont pas non plus de système circulatoire : aucuns vaisseaux sanguins, ni cœur. Tous les échanges nécessaires à la survie de l’individu ainsi que la régulation de sa température sont réalisés par la peau directement. Et c'est pour cela qu'ils sont plats : plus ils s'étalent, plus la surface d'absorption et de distribution à tout le corps de leur peau sera grande, c'est une optimisation  !

Pseudoceros dimidiatus crédit : Richard Ling/ commons.wikimedia.org

     Les Plathelminthes n’ont pas de cerveau mais possèdent une céphalisation : ils ont au niveau de leur tête une bouche, des organes sensoriels, et un réseau de neurones.  Il est intéressant de noter que ces espèces sont capables d’apprentissage et possèdent une mémoire. Les vers plats libres ont également des organes sensoriels leur procurant le toucher, l’odorat et la vue : il s'agit des petites "antennes" sur leurs têtes, les parasites moins car n’en ayant pas besoin. 

    Pour finir, une dernière de leur caractéristique est que leur tube digestif ne possède qu’un seul orifice.

Reproduction, l’embarras du choix 

        Pour ce qu’il s’agit de la reproduction, les plathelminthe ne sont pas difficiles : ils peuvent se reproduire de manière sexuée avec deux individus de sexe opposé. Sachant que les vers plats sont hermaphrodites et possèdent les deux sexes. 

       Ils peuvent également se reproduire par scissiparité. Un mot compliqué qui désigne la capacité d’un organisme à se diviser en deux individus si ce premier est séparé d’une partie de son corps. Ainsi, la partie principale va se régénérer, et la partie séparée va se régénérer également de son côté en donnant naissance à un individus similaire en tout point: un clone.

Le principe de scissiparité

         Les Plathelminthes sont un groupe d’espèces de vers riche, aux caractéristiques bien particulières et passionnantes. Si ce groupe accueille des espèces libres, il ne faut pas oublier que la majorité des autres sont parasites. Ainsi les plus connus d’entre elles sont les Taenias ou ver solitaire qui sont donc des vers plats, cependant, je ne vais pas en parler plus ici pour des raisons de tolérance.

        C’est sur cette note que je vais conclure. Si les espèces parasites sont considérées comme terriblement repoussantes. Il ne faut pas oublier qu’elles possèdent des rôles bien réels au sein des écosystèmes. Les parasites sont des prédateurs et ils contribuent de ce fait à la régulation des individus jusqu’à même être centrales dans certains d’entre eux. Ainsi, s'ils peuvent nous paraître repoussant, s'intéresser aux parasites peut être en réalité très enrichissant tant ils ont des fonctionnement et des rôles différents, et puis, ils restent tout de même des animaux comme les autres. 

Guilhaume Boo


Vous avez dit animaux ? 

      Au cours de cette chronique, je m'amuserai à vous présenter les différents embranchements du règne animal. Qui les constitues et quelles sont leurs caractéristiques ? Si on connait tous des groupes comme les mammifères, la diversité du règne animal s'étend bien au delà ! Alors partons à la découverte de tous ces embranchements, et des petites (ou pas) bêtes qui les constituent.

Retrouvez les autres épisodes de cette chronique :